LES SOUVENIRS...

L'aventure de Aulus TREBIUS VALENS - partie 2

Alors que je me perds dans mes pensées, le grondement sourd du Vésuve semble résonner à travers les âges, éveillant des craintes ancestrales en moi. Les souvenirs de cette journée fatidique affluent comme des visions tourbillonnantes dans mon esprit.

Je me rappelle le soleil éclatant qui illuminait les rues pavées de Pompéi, les marchands affairés, les enfants jouant dans les ruelles étroites. Tout semblait si paisible, si ordinaire. Puis, soudain, le monde a basculé dans le chaos.

Le ciel s'est obscurci, obscurcissant le soleil lui-même. La nuit pris place au beau milieu d’un après-midi d’automne. Des nuages de cendres se sont élevés de la bouche béante du Vésuve, obscurcissant le ciel et engloutissant la ville dans une apocalypse grise. La panique a éclaté, les gens courant dans les rues, criant et pleurant, cherchant désespérément un refuge contre les éléments déchaînés de la nature.

Je me souviens encore de l'odeur âcre et suffocante de la fumée, du bruit assourdissant des explosions volcaniques. Et puis le silence. Un silence lourd de mort et de destruction.

Nous avons cru que c'était la fin du monde. Et pour beaucoup d'entre nous, ça l'était.

Mais maintenant, des siècles plus tard, je me retrouve à nouveau confronté à la colère endormie de ce monstre de pierre et de feu. Est-ce un simple réveil temporaire ou le prélude à une nouvelle tragédie ? Je ne peux m'empêcher de craindre le pire.

Je secoue la tête pour chasser ces pensées sombres. Peut-être que ce ne sont que des secousses passagères, des rappels d'un passé lointain. Ou peut-être que le destin a d'autres plans pour cette région tourmentée.

Je pose ma tasse de café, décidé à suivre de près les nouvelles de la région que chérissait, prêt à agir si nécessaire. Car même après toutes ces années, malgré la distance, une chose reste certaine : la colère du Vésuve peut changer le cours de nos vies en un instant.


Alors que je me plongeais dans mes souvenirs de Pompéi, une autre pensée troublante émergea : celle de mon ami cher, Julius, que j'avais laissé aux jeux de l'amphithéâtre ce jour sombre. Julius, avec son courage et sa loyauté inébranlable, était plus qu'un ami pour moi ; il était un frère d'âme, un compagnon de cœur.

Depuis la grande éruption du Vésuve, il s'était écoulé deux millénaires. Le temps avait changé énormément de choses, mais la force de notre amitié n'en avait jamais été ébranlée. Pourtant, nous avions été contraints de nous séparer, nos destins enchevêtrés dans les rouages complexes d'une mission secrète, une mission dont l'objet même devait rester caché, même pour nous. Je m'étais réfugié dans le Nord, en Belgique, tandis que Julius avait choisi de rester près de Naples, au pied du volcan dont la colère avait autrefois tout emporté.

Je me rappelle notre dernière conversation, juste avant que le chaos ne s'abatte sur la ville. Il m'avait regardé avec détermination, ses yeux brûlant d'une intensité que je n'avais jamais vue auparavant. "Je vais dans l'arène", avait-il déclaré, sa voix résonnant dans le tumulte croissant. "Je dois me battre pour notre liberté, pour notre avenir. » 

En effet, en 79, alors que Pompéi était encore une cité florissante, Julius était déjà le premier à se dresser contre les forces qui menaçaient notre communauté. Sa bravoure et son sens du devoir étaient inégalés, et il était souvent celui que l'on appelait en première ligne pour faire face aux dangers imminents. Pendant ce temps, j'étais chargé de maintenir l'ordre et de garder les lignes arrière, veillant à ce que rien ne perturbe la stabilité de notre cité bien-aimée. Julius et moi, bien que différents dans nos rôles et nos approches, partagions un engagement commun envers la protection de notre foyer et de ses habitants. C'était cette camaraderie et cette confiance mutuelle qui nous avaient permis de survivre à tant d'épreuves ensemble, et même des millénaires plus tard, cette relation restait ancrée dans mon esprit, comme un pilier de force au milieu des tourments de l'histoire.

Je voulais le retenir, le supplier de rester avec moi, loin du danger imminent. Mais je connaissais Julius. Sa détermination était aussi inébranlable que la roche du Vésuve lui-même. Et ainsi, je l'avais laissé partir, le cœur lourd de crainte et d'espoir.

Au fil des années, mes pensées revenaient souvent à cette journée, où j'avais craint la perte de Julius. La simple idée de le voir disparaître était une douleur obsédante dans mon cœur déjà meurtri. Chaque fois que je repense à ces moments, la peur et l'incertitude m'envahissent à nouveau, ravivant les émotions intenses que j'avais ressenties alors.

Pourtant, aujourd'hui, alors que les nouvelles du Vésuve se répandent à travers la toile, une lueur d'espoir brille dans les ténèbres de mes pensées tourmentées. Car je sais, au plus profond de moi-même, que Julius est en vie. Cette réalisation ravive en moi non seulement le soulagement de savoir mon ami en sécurité, mais aussi une détermination renouvelée pour le nouveau combat que nous allions probablement devoir entreprendre. Je sais que Julius, mon cher ami, est prêt à se battre à mes côtés une fois de plus, avec la même bravoure et la même fermeté qui ont marqué chacune de nos luttes passées.

Malgré les années écoulées et les distances qui nous séparaient, notre lien d'amitié reste aussi fort que jamais. Et même face à la colère déchaînée du Vésuve, je sais que je peux encore compter sur lui, comme il a toujours pu compter sur moi.

Ainsi, armé de cette certitude, je prend une profonde inspiration, déterminé à revoir mon ami perdu depuis si longtemps. Car dans ce monde incertain, où nos ennemis rôdaient dans l'ombre, nous devons rester séparés pour mieux nous protéger. Mais je sais que, tôt ou tard, nos chemins se croiseront à nouveau, et alors nous pourrons affronter ensemble l'ennemi qui nous menace, non seulement nous mais l’ensemble de l’équilibre mondial. 


Avec cette pensée réconfortante, je peux simplement me remettre en marche, prêt à reprendre le cours de ma vie quotidienne comme si de rien n'était.

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L'aventure d'Aulus Trebius Valens, les premiers mots...